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samedi 18 octobre 1997
21h00 - théâtre de Roanne
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Coco Robicheaux

 

L'épaisseur d'une feuille de papier, la queue de cheval jusqu'à la ceinture, un visage si raviné qu'il donne à Keith Richard l'allure d'un nouveau né, des santiags en peau de lézard, d'énormes bagues à tous les doigts, une dizaine de gris-gris (bouts de fourrure, dents de croco...) pendouillant autour de ses fringues, Coco Robicheaux arbore tous les attributs du musicien qui a trop vécu. C'est sur le tard que ce natif de Louisiane, dont les débuts pro remontent à 1959, nous offre sa vision très personnelle du bayou. Le blues presque apaisé de Coco, sa voix aussi râpeuse et douce que celle de ses potes John Lee Hooker et Dr John font de « Spiritland» une vraie ballade, à la fois rassurante et grave, violon et saxo.

Fanatique de la grotte de Lascaux et du cercle solaire de Stonehenge, devenu chaman guérisseur à la suite d'un long séjour solitaire sous le tipi, Robicheaux a les deux qualités des conteurs mystiques. Belle âme et baratineur de première... « La musique et les paroles de "Spiritland" me sont venues en rêve, à 3 h 33 du matin. J'ai tout écrit sur un bout de papier. Le lendemain matin, il avait disparu. Je J'ai retrouvé par hasard, plusieurs mois après… .»

Réalisé en 1994, le disque a démarré lentement sur les radios FM de La Nouvelle-Orléans, où Robicheaux, pensionnaire du Jimmy Buffet Club et de House of Blues, est un personnage. Avant de percer, comme par magie, dans le sud des Etats-Unis, et d'arriver, deux ans après, jusqu'à nous... Une galette dans laquelle « la force vaudoue, l'amour de Jésus et J'esprit des Indiens américains», dont se réclame aujourd'hui le junkie-alcoolo repenti, se transmutent en superbe mélasse cajun dégustée sur fond de bayou. Patrice Piquard, L’Evénement du Jeudi.