samedi
16 octobre 2004
20h30 - théâtre de Roanne |
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Quand
on naît Cissoko, on est joueur de kora. Le Guinéen Ba Cissoko
sinscrit dans les sillons fertiles dune histoire bien plus
que centenaire. Il est le dernier né dune longue lignée
de griots, maîtres chanteurs et cordes agiles. Vingt ans plus tard, Ba Cissoko accouche enfin du disque qui dresse le parfait portrait du griot post-moderne. Cet homme est aussi fermement enraciné dans la terre des siens quil est ouvert aux possibles des autres. En 2006, il ne fait que fructifier toutes les expériences acquises sur le chemin forcément sinueux qui mène à lépanouissement artistique. De cette traversée à travers le monde des catégories dûment certifiées, il faut retenir sa collaboration avec le trompettiste Gilles Poizat, avec lequel il élabore ses primes effusions, en direction du jazz, du funk et du reggae. Cest le début dun lien avec Marseille, le grand port devenu pour Ba Cissoko sa porte dentrée vers les scènes du monde entier. Là où se trouve Nuits Métis, la structure qui va laccueillir, lui faire découvrir dautres façons de jouer : le savant Ray Lema, le DJ Yvi Slan, le groupe Tamalalou Peu à peu, le Guinéen devient une référence locale, enflamme les scènes nationales. En 2006, il était temps de sortir lalbum qui affirme toutes ses potentialités, ces shows bouillants qui mettent le feu aux pieds, qui brûlent la tête. Un disque susceptible de retranscrire sa formule : Moderniser la tradition mandingue, pour mieux la diffuser ; la transgresser, pour vraiment lhonorer. Electric Griot Land donc, allusion aux visions de Jimi Hendrix, qui remit les pendules à la bonne heure pour le blues de ses origines. Telle est la démarche de Ba Cissoko, tout juste né quand le guitariste entamait sa révolution. A ses côtés, un trio au diapason, ou plutôt une histoire de famille : ses deux cousins, Kourou laîné à la basse et au bolon, et Sékou, le jeune surdoué qui dynamite la kora deffets saturés, et Konkouré, un percussionniste qui donne à sa calebasse des infrabasses à faire tressauter un cul-de-jatte. A cette formule de base, quelques ingrédients viennent sajouter, le Malien Amadou Bagayoko, lIvoirien Tiken Jah Fakoly, les Nubians , histoire de relever encore un peu plus ce gumbo au goût inédit, surgi dune marmite où se retrouvent naturellement les moissons de la grand-mère de Ba et le bitume de Conakry, les chantres du panafricanisme et les femmes amazones de Guinée. |